Uriell, c’est un bon début : un prénom.
La conteuse Uriell ? On sait que c’est une femme. Et même qu’elle dit des contes…Mais encore ?
On dit de moi que j’ai des airs de lutins, de fée, ou de sorcière. Mais c’est peut-être selon l’histoire que je raconte ?
Jugez en par vous-mêmes :
Si vous aimez les devinettes, j’en dis parfois dans mes racontées. Mais toujours, à la fin, je donne la réponse si personne ne l’a trouvée.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Uriell Le Mestric. Avec un nom comme celui-là, je suis garantie Bretonne pur-beurre demi-sel ! La Bretagne, un pays de Légendes où les contes foisonnent autant que les korriganed autour des menhirs, les soirs de pleine lune ! J’ai passé mon enfance à Plouhinec : là où les Pierres vont boire à la Ria d’Etel, laissant leurs trésors sans surveillance le temps des 12 coups de minuits. Vous connaissez ? Si vous ne connaissez pas, je me ferai un plaisir de vous dire ce conte qui fut, finalement, celui de mon enfance.
Un plaisir ? Oui, parfaitement. J’ai conté pour la première fois en 2004 alors que j’étais animatrice en colonies de vacance. J’ai chopé le virus. Non seulement, il ne m’a pas quitté depuis, mais les symptômes se sont même aggravés ! J’ai d’abord conté très occasionnellement, par exemple à la scène ouverte du Festival de Contes de Baden. Puis j’ai découvert en 2012 l’association des conteurs amateurs de Lorient, « Il Etait Une Fois ». J’ai alors pu conter plus souvent, bénévolement. Auprès de cette association, j’ai pu me former à l’art du conte, grâce aux conteurs amateurs qui la composent. Les plus expérimentés content déjà depuis près d’une trentaine d’années ! Et quand on est « amateur », on aime, puisque la racine étymologique est la même…et quand on aime, on partage sans compter. J’ai beaucoup appris avec elles, avec eux.
J’ai aussi énormément appris avec Rémy Cochen, conteur professionnel depuis…le début des années 90, que je vois encore régulièrement. Il intervient mensuellement lors des ateliers de travail d’Il Etait Une Fois. J’ai aussi suivi des stages, et eu l’occasion de riches échanges avec d’autres professionnels de l’art du conte : Elisabeth Troestler, Olivier Villanove, Praline Gaypara, Fiona MacLeod, Pascal Fauliot, Gigi Bigot et Jean-Pierre Mathias notamment (liste non exhaustive, et surtout, qui devrait encore s’allonger !).
Ainsi, au fil des ans, mon répertoire s’est forgé. Jusqu’à ce que je me dise que j’en ferais bien mon métier. Cette décision est le fruit d’une longue, longue, longue maturation. Il a d’abord fallu qu’une graine soit semée…ce fut un soir de novembre 2002 (je crois). A l’époque, je militais à Amnesty International. Une balade contée sur Guidel est organisée au profit de cette ONG : j’y ai participé par militantisme, plus que par intérêt envers le Conte. Il s’appelait Laurent Kermabon, il contait, il chantait, il m’a emmenée très loin au Pays des Rêves…et je me suis dit : « C’est super ce qu’il fait !!! J’aimerais bien faire ça un jour… » J’étais encore au Pays des Rêves en pensant cela, tout comme on reste ébahi, émerveillé au cirque, devant un acrobate ou un magicien, en ayant le même souhait. Beaucoup de souhaits sont ainsi formulés. Peu s’exaucent, car semer une graine ne suffit pas. Elle doit être semée sur une terre fertile. Il faut encore l’arroser patiemment avant qu’elle ne germe, qu’elle sorte de terre, qu’elle développe ses racines puis qu’elle pousse suffisamment pour bourgeonner, fleurir et donner des fruits…
En octobre 2017, je gagne la Bogue d’Argent au concours de menterie de Redon. C’est d’une certaine façon, la reconnaissance de mes pairs. Alors pourquoi encore hésiter ? Voilà, le tremplin qui m’a permis de prendre mon envol intérieur vers ce nouveau métier.
Et vous voici, maintenant, à lire tout ceci sur mon site web de conteuse professionnelle.